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Désormais, grâce à Internet, tout se sait ! Les privilèges, les passe-droits de quelques-uns deviennent insupportables et les réseaux sociaux permettent non seulement de réagir à ces injustices mais aussi de se mobiliser, de se donner rendez-vous au proche rond-point, comme en atteste le mouvement salutaire des Gilets Jaunes.
Ladite démocratie représentative, qui n'en avait d'ailleurs que le nom, se trouve sérieusement remise en cause et le peuple des oubliés peut légitimement en être fier. La « honte », pour reprendre le vocable du contesté représentant de la France, ne se situe certainement pas où celui-ci le pense.
"On n'a pas besoin de ces politiques, c'est nous qui allons vaincre, a notamment estimé un gilet jaune".
Jean-Luc Mélenchon a affirmé jeudi 29 novembre sur France2 qu'il manifesterait samedi sur les Champs-Élysées aux côtés des Gilets Jaunes.
Le leader de La France Insoumise a laissé entendre que sa présence serait discrète. "Mais je m'arrange pour que ma présence soit la plus efficace possible, c'est-à-dire que j'évite les concentrations de caméras autour de moi" ?
Tous les moyens sont bons pour faire parler de soi, ne nous y trompons pas ces leaders médiatiques de parti, pour en arriver là, n'ont manqué ni de cynisme, ni de vanité, ni d'ambition.
Et leurs préoccupations premières sont très éloignées de celles des Gilets Jaunes.
Paroles de Gilet Jaune nivernais :
"Je suis Gilet Jaune et je n'appartiens à aucun syndicat ou parti politique, désabusée, je ne vote plus depuis longtemps, d'ailleurs je ne suis même plus inscrite sur les listes électorales.
Mais la semaine dernière je me suis arrêtée au rond point de Varennes, j'ai endossé mon gilet jaune pour montrer ma solidarité, et j'y suis restée toute la journée..."
" Installé depuis plus d'une semaine sur le rond-point je n’attends rien du gouvernement. Je pense même que les annonces de Macron mardi vont mettre le feu aux poudres. Suite à un appel sur Facebook, je réponds présent les jours où je ne travaille pas. Les écoles qui ferment, les services publics qui disparaissent, y en a marre de ce dédain de Paris pour les territoires..."
Les Gilets Jaunes sont un symptôme de plus d’une France qui ne fait plus société. Les classes urbaines aisées, gagnantes de la mondialisation, assistent indifférentes à la paupérisation de la classe moyenne.
ÊTRE PRÉSIDENT, SÉNATEUR, DÉPUTÉ OU PRÉFET, ÊTRE BIEN LOGÉ, AVOIR CHAUFFEUR, RECEVOIR LES GENS, PARLER DÉMOCRATIE ET INTÉRÊT GÉNÉRAL, DONNER DES LEÇONS, OFFRIR STYLOS ET PORTE-CLEFS... Mais, pendant ce temps là, une Assemblée démocratique et extrêmement représentative, avec de nombreux citoyens-travailleurs en son sein, débat sur l'opportunité d'un texte de Loi de la plus haute importance, c'est-à-dire sur la pénalisation de la fessée ! Les Gilets Jaunes n'ont donc aucune raison d'être inquiets et de se plaindre, ils sont bien gouvernés par de bons représentants toujours soucieux de leurs préoccupations quotidiennes. Ils peuvent rentrer chez eux, dormir tranquilles et être totalement rassurés.
Belgique, Allemagne, Serbie... Les Gilets Jaunes français semblent faire des émules. Le mouvement des Gilets Jaunes contre la hausse du prix des carburants et la perte de pouvoir d'achat, nouveau credo d'une nouvelle Europe ?