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Tout semble se dérouler avec aisance dans ce paysage paisible de la vie quotidienne.
C’est le phénomène du temps qui demeure d’une parfaite maitrise.
La charrette du jour s’installe paisiblement le long de l’Allier et, durant toutes ces années, j’ai hérité d’un château, de ses barbelés et ses barreaux. Il faut être patient pour en sortir !
Aujourd’hui encore jeune, demain déjà vieux, maudit soit, il faudrait pouvoir s’évader.
Avec ses années perdues, mortifères, ce monde semble bien tordu et dans ma tête, j’ai pleuré parfois sans toi.
L’histoire est encore là, vivante, alors je vais parler, je vais siffler. Ce futur il faudra le chanter : l’espoir, c’est là ma vérité, avec toi, pourquoi pas ?
Ce sont des instants qui bousculent, tel le radeau de la Méduse de Géricault. Nous sommes des rescapés, proche du naufrage, laissés pour compte. Cette odyssée cauchemardesque menace sans cesse d’engloutir notre âme, il nous faut méditer sur la dépouille de l’homme ou de son transfert dans l’audelà.
Le théâtre de la vie grignote les restes d’une histoire en demi-teinte où le saumon bulle s’attarde sur des allégories qui ressemblent aux Fleurs du mal de Beaudelaire.
Y a-t-il un sens moral ? Certainement. Est-il nécessaire de croire à l’origine du monde ? Il faut être vigilant et faire la part des choses…
Michel Hannecart, Joux-la-Ville le 19/10/2014