Publié le 10 Mai 2015

Rédigé par education-programme

Publié le 9 Mai 2015

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Etablissements Lambiotte-Frères
Etablissements Lambiotte-Frères
Etablissements Lambiotte-Frères
Etablissements Lambiotte-Frères
Base de données BASOL sur les sites et sols pollués (ou potentiellement pollués) appelant une action des pouvoirs publics, à titre préventif ou curatif.

Mot-clé : Prémery
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58 - Prémery - DECHARGE DU NANTIN
En 1988, à l'occasion de la création d'un plan d'eau (lors de la prospection dans les environs du site pour garantir l'absence d'apport de pollution au plan d'eau), il a été découvert une décharge de déchets industriels exploitée par la Sté BORDEN FRANCE - Division LAMBIOTTE. Elle est située le long de la route de Prémery à St Bonnot, au milieu d'une zone boisée qui domine PREMERY. Sa superficie est d'environ 6000 m² sur une parcelle de 4 ha. Le volume de déchets est estimé à 65 000 m3. Les déchets présents sur le site sont constitués de : - gravats, - tissus, - toiles enduites de colle, - emballages renfermant des fonds de colle et divers produits liquides et pâteux, tels que rebuts de fabrication, ou produits chimiques utilisés dans le process. - une fosse recevait les eaux de rinçage des appareils contenant du latex. La Société BORDEN FRANCE a été vendue en 1992 à la Société BTP plc. Cette dernière a revendu les activités exploitées à Prémery à la Sté BOSTIK. Celle-ci assure les contrôles pour le compte de BTP. 

58 - Prémery - LAMBIOTTE
La Société Usines LAMBIOTTE exploitait à Prémery un établissement industriel dont les activités principales étaient la fabrication de charbon de bois et l’extraction de composés chimiques, essentiellement par distillation, à partir des jus pyroligneux issus des fours de carbonisation du bois ; une activité de distillation à façon était aussi exercée sur ce site. La clôture de la liquidation judiciaire de cette entreprise a été prononcée par le Tribunal de commerce de Nevers en décembre 2003. Le terrain de ce site appartenait à cette entreprise. Le jugement du Tribunal de commerce de Nevers, concernant la liquidation de LAMBIOTTE, indique notamment que « la procédure de liquidation judiciaire n’a ni les moyens, ni la faculté de supporter le coût de la sécurisation ou de la remise en état ... 

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Rédigé par education-programme

Publié le 8 Mai 2015

 

Les usines Lambiotte à Prémery étaient spécialisées dans la Carbochimie du bois dans les deux dernières décennies du 19è siècle et la 1ère moitié du 20è siècle.
Cette entreprise dont le propriétaire directeur, Lucien Lambiotte, était passionné des nouvelles technologies de la carburation des moteurs fournissait de façon très conséquente le carburant automobile de l’époque, les automobiles marchaient au Méthanol qui a un excellent pouvoir explosif, méthanol obtenu à partir de la fermentation alcoolique du bois.
La guerre de 1914 ayant amené une énorme demande de gasoil à l'usage de la marine de guerre qui en est très grosse consommatrice, le méthanol s'est vu dépassé petit à petit par le fuel obtenu à partir de l'extraction du pétrole, au début venant principalement d' Amérique et de Mer Noire.
L'Usine Lambiotte dut petit à petit se reconvertir vers l'industrie pharmaceutique et aussi la production de solvants .
La guerre de 1940 acheva le développement de l'entreprise avec l'exploitation des pétroles du Moyen Orient et les découvertes successives des pétroles d'Afrique et d'Amérique du Sud. C'en était fait de la Carbochimie du Bois en France; l'autre Usine atteinte par cette crise fut la concurrente de Lambiotte à Clamecy appartenant à Rhône Poulenc (la fameuse SPCC) mais qui diversifia ses productions ailleurs.
L'usine stagna donc jusqu'en 2002 se contentant de la carbonisation du bois pour une production de charbon de bois pour les grandes surfaces.

Etablissement : Nolay (7 route de) PREMERY 58700

Siége social de " Produits Chimiques Ugine Kuhlmann " :
Tour Manhattan. La Défense 2. 6 place de l'Iris. 92400 Courbevoie.

Siége social de " Sté des usines LAMBIOTTE " :
Tour Manhattan. La Défense 2. 6 place de l'Iris. 92400 Courbevoie.

Exploitants : du 06/11/1886 au 31/12/1979 Ets LAMBIOTTE Frères
du 01/01/1980 au 23/08/1988 Produits Chimiques Ugine Kuhlmann
du 24/08/1988 Sté Usines LAMBIOTTE

Source d'information : DRIRE 58 & dossiers 1014 W 193, 1047 W 04, 1297 W 38, 1297 W 40, 1297 W 41, 1297 W 42, 1297 W 43, 1298 W 160/2 des archives départementales.
Donnée complémentaire : Visite de terrain été 2001.

12 - SYNTHÈSE HISTORIQUE
Synthèse  : Elément des usines LAMBIOTTE (voir fiches 734 & 738).

Création de l'usine en 1886 par la famille LAMBIOTTE afin de produire du bois d'oeuvre et des produits chimiques dérivés du bois. La raison sociale est Ets LAMBIOTTE Frères. Le procédé utilisé est la décomposition du bois sous l'action de la chaleur ; il donne du charbon de bois et des pyroligneux.

Arrêté préfectoral le 21/06/1895 : à la S.A. des Ets LAMBIOTTE Frères pour la carbonisation du bois.

Arrêté préfectoral le 18/05/1934 : à la S.A. des Ets LAMBIOTTE Frères pour un ensemble de dépôts et d'ateliers et un dépôt de celluloïd.

Arrêté préfectoral le 09/03/1948 : autorisant provisoirement le stockage de une tonne de celluloïd dans l'ancien dépôt partiellement détruit par incendie.

Arrêté préfectoral le 30/06/1948 : à la S.A. des Ets LAMBIOTTE Frères pour :
* la remise en service des dépôts et d'ateliers objets de l'arrêté du 18/05/1934,
* préparation de toiles enduites de colles et solvants pour l'industrie de la chaussure.

Arrêté préfectoral le 24/09/1948 : annulation du précédent.

Dans les années cinquante l'usine pratique de nouvelles activités :
* fabrication de produits chimiques organiques de synthése, dérivés des porduits obtenus par la carbonisation du bois proprement dite (formol à partir de méthanol, acétates à partir d'acide acétique).

Arrêté préfectoral le 07/12/1955 : à la S.A. des Ets LAMBIOTTE Frères pour procéder à des aménagements dans l'usine.

En 1964 éclatement des activités :
* " Sté des usines LAMBIOTTE " achetée par la Sté des produits azotés (SPA),
* création de deux sociétés indépendantes :
- " produits LAMBIOTTE Frères " (produits pour chaussures, colles),
- " BOSNI " (exploitation forestière, bois, parqueterie, traverses de chemin de fer).

En 1967 la SPA fusionne avec la Sté Ugine Kuhlmann. Suite à la fusion de cette dernière avec Pechiney la " Sté des usines LAMBIOTTE " devient filale à 100 % en 1971.

En 1980 se trouvent sur la plateforme, suite à diverses péripéties (éclatement, absorption, fusions, etc) :
* " BOSNI " (exploitation forestière, bois, parqueterie, traverses de chemin de fer),
* " Sté nouvelle de produits LAMBIOTTE Frères " (S.N.P.L.F., colles vinylique & néoprène, enduction de toiles),
* " Produits Chimiques Ugine Kuhlmann " (P.C.U.K., fabrication d'acétate de glycol),
* " Organichim " (fabrication de formol, colles),
* " Sté des usines LAMBIOTTE " (U.S.L., produits obtenus par carbonisation du bois).

Caractéristiques de U.S.L. :
* effectif : 260,
* consommation annuelle (en tonnes) :
- bois : 100 000,
- fioul lourd numéro 29 000,
* production annuelle (en tonnes) :
- charbon de bois : 19 000,
- acide acétique : 3 500,
- méthanol : 1 000,
- huiles & goudrons pyroligneux : 6 500.

Arrêté préfectoral le 20/02/1984 : autorisation à la Sté ORGANICHIM de poursuivre l'exploitation d'activités classées :
* dépôt de formol et solution de formol en 23 réservoirs de capacité totale de 238 mètres cubes,
* dépôt d'acool en 5 réservoirs de capacité totale de 439 mètres cubes,
* distillation & rectification (15 mètres cubes, environ, de mélange formol-méthanol).

Arrêté préfectoral le 20/02/1984 : autorisation à la Sté " Produits Chimiques Ugine Kuhlmann " de poursuivre l'exploitation d'activités classées :
* dépôt d'acétates organiques en 7 réservoirs de capacité totale de 840 mètres cubes,
* distillation, condensation & rectification (24 mètres cubes environ).

Le dossier 1297 W 40 contient la description de l'usine LAMBIOTTE effectuée par la DRIR le 05/11/1984. L'activité de base de l'usine est la carbonisation du bois pour en obtenir le charbon de bois ainsi que des produits chimiques tels que formaldéhyde, solvants organiques. L'usine comporte :
* une chaudière polycombustible,
* trois chaudières produisant 19 t de vapeur à l'heure (AP des 06/11/1886, 07/12/1892, 05/10/1893, 21/06/1895 et 20/02/1984),
* deux chaudières d'élimination par combustion de déchets tels que goudrons, écorces, éclats, huiles de bois, plaquettes de poussière de charbon, gaz résiduaires,
* deux chaudières d'élimination par combustion de déchets liquides provenant de l'extérieur de l'usine (AP du 20/02/1984),
* zone de stockage de 180 mètres cubes en 3 RA (AP des 18/05/1971 & 20/02/1984).

Caractéristiques de U.S.L. :
* effectif : 257,
* consommation annuelle (en tonnes) :
- bois : 100 000,
- fioul lourd numéro 29 000,
* production annuelle (en tonnes) :
- charbon de bois : 20 000,
- acide acétique : 3 000,
- acide formique : 100,
- méthylène dénaturant : 1 200,
- acétate de soude : 1 000,
- solvants : 200,
- produits pour tannerie : 80,
- arômes alimentaires : 30.

Caractéristiques d'Atochem : production annuelle d'acétate d'éthyl-glycol : 5 000 t.

Caractéristiques de C.D.F. :
* production annuelle (en tonnes) :
- formol liquide toutes nuances : 6 000,
- formol solide : 4 000,
- Elforon : 1 500.

Arrêté préfectoral le 25/06/1984 : annulation de l'autorisation du service " formols " de détenir & d'utiliser des radio-éléments artificiels.

Le 09/02/1988 la Sté Usines LAMBIOTTE reprend les activités de " Produits Chimiques Ugine Kuhlmann " (P.C.U.K., fabrication d'acétate de glycol) & " Organichim " (fabrication de formol, colles),

Le 17/11/1992 déclaration des installations :
* installations soumises à autorisation :
- rectification des flegmes méthylèniques (1 200 mètres cubes/an de méthylène ou alcool méthylènique),
- criblage, ensachage & palettisation du charbon de bois (250 kW),
- fabrication et traitement mécanique de l'acétate de sodium (réacteur de 50 mètres cubes, 2 500 t/an, 200 kW),
- chaudières de production de vapeur avec élimination de déchets (48 800 Mcal/h, 56 t/h de vapeur),
- dépôts mixtes de divers liquides inflammables de première catégorie et alcools assimilés en RA (1 498 mètres cubes de pyroligneux, huiles & goudrons, 1 894 d'alcools, 1 625 d'acétates & esters, 62 de FOD),
- distillation & rectification des produits issus de la carbonisation du bois (71 mètres cubes),
- stockage d'ammoniac (1,5 t),
- dépôts de charbon de bois (7 000 t),
- obtention d'acide acétique à partir des jus pyroligneux (3 000 t/an, stockage de 570 mètres cubes),
* installations soumises à déclaration :
- fabrication d'agglomérés de charbon de bois,
- conditionnement mécanique du bois (400 kW, 900 t/jour, stockage de 33 000 mètres cubes),
- carbonisation du bois (25 000 t/an),
- stockage de fioul lourd (54 mètres cubes),
- travail mécanique des métaux (20 ouvriers),
- atelier d'entretien (16 ouvriers),
- compresseur d'ammoniac pour réfrigération (120 kW, - 3 000 kcal/h),
- compresseur d'air (83 kW),
* installations non classables mais notables :
- atelier de réparation & d'entretien de véhicules,
- dépôt d'acide formique (48 mètres cubes en 4 RA),
- dépôt d'acide chlorhydrique (99 mètres cubes en 6 RA),
- dépôt de soude et solution sodée (60 mètres cubes).

Il semble, faute d'indications formelles telles que déclaration de transfert de propriété, etc, que ce site soit celui de " Sté nouvelle de produits LAMBIOTTE Frères " fabriquant des produits pour chaussures et des colles et adhésifs. La société emploie 170 personnes ; elle prend le nom de " BORDEN Division LAMBIOTTE " en 1989 et " MYDRIN-LAMBIOTTE " à partir de 1995.

Le dossier de la DRIRE contient la déclaration des installations de l'usine " MYDRIN-LAMBIOTTE " ci-après. Elle n'est pas datée malheureusement :
* installations soumises à autorisation :
- stockage en fûts de 200 kg de diverses combinaisons chimiques d'éthylène et d'amine,
- atelier de préparation de colles vinyliques à chaud (3 500 kg),
- traitement mécanique de mastics et colles (240 kW),
- dépôt aérien de solvants (520 mètres cubes),
- mélange et brassage mécaniques en enceintes fermées sous azote des colles néoprène (36 t),
- mélange avec réaction chimique mineure des résines et durcisseurs époxydes (3 t/jour),
- application de peintures et enduits par pulvérisation sur toiles imprégnées (150 l/jour),
- tunnels de séchage des toiles enduites et impégnées (120 °C),
- emploi et stockage des colles vinyliques de diaminodiphénylméthane (stock de 3 t),
* installations soumises à déclaration :
- mélange à froid de solvants (33 mètres cubes),
- mélange et brassage mécaniques en enceintes fermées de produits de finition (9 t),
- chargeurs d'accumulateur (30 kW),
- stockages de bois, cartons, palettes et emballages (1 600 mètres cubes),
- chaudières fonctionnant avec huiles thermiques en circuit fermé (250 °C, 4 300 l),
- stockage des matières premières (2 000 t, 31 000 mètres cubes),
- grattage des cotons et produits polyesters non tissés (1 t/jour),
- réservoir de propane (70 mètres cubes),
- emploi de dichlorométhane (500 l),
- emploi de résines synthétiques et de poudres (2 t/jour),
- 4 transformateurs au pyralène (1 480 l au total),
- compression d'air (80 kW),
* installations non classables mais notables :
- 4 chaudières au FOD (825 kW),
- emploi de colles pour enduction et imprégnation des toiles (1 mètre cube).

Les Usines Lambiotte
Urométine Lambiotte Frères

Urométine Lambiotte Frères

Les Usines Lambiotte

Historique de LAMBIOTTE Frères
3, rue d’Edimbourg, Paris 8° (en 1929)
"Fondées il y a plus de quarante ans au milieu des régions forestières du Nivernais et de l’Ardenne, établies à Prémery et à Demeurs dans la Nièvre, et à Marbehan dans le Luxembourg belge, les usines LAMBIOTTE sont destinées à la distillation du bois et à la préparation des produits chimiques qui en dérivent.
Il y a un quart de siècle, les usines Lambiotte étaient les seules en France à fabriquer les créosotes et les gaïacols purs et leurs éthers. Elles produisent aujourd’hui en abondance le formol, le trioxyméthylène et l’hexaméthylènetétramine.

Les spécialités Lambiotte Frères sont : les Perles Taphosote (tanno-phosphate de créosote) ; le Phosote (phosphate de créosote pur) ; le Créosoforme (composé formaldéhydocréosoté) ; l’Urométine (Hexaméthylènetétramine pure) ; le Galform (pastilles à l’aldéhyde formique) ; le Chloroforme ; le Thiosole (Sirop au sulfocrésotate de potassium)."
Texte paru dans la revue d’Histoire de la Pharmacie en 1929 

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Rédigé par education-programme

Publié le 7 Mai 2015

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Le Lavoir des Chavannes à Montceau-les-Mines, la plus grande installation de lavage de charbon en Europe.
Avant, des femmes faisaient ce travail à la main. Construite sur 2800 pieux, cette cathédrale industrielle accueillait onze voies ferrées au sous-sol et traitait quelque 800 tonnes/heures sur sept chaînes de lavage (selon le principe de différence de densité entre le charbon et les parties stériles). L’usine a été entièrement automatisée et active jusqu’en 1999, il n’y a pas si longtemps. Aujourd’hui, c’est une ruine – classée, mais à l’abandon.
Le lavoir des Chavannes, construit en 1923, sa fonction : le lavage du charbon. Richard Pla, ancien ingénieur de Charbonnages de France, qui a d’ailleurs travaillé sur le projet d’automatisation des machines qui s’est fait en 1989, préfère parler de « préparation mécanique du charbon ». L’opération remplace le tri manuel qui s’effectuait jusqu’au milieu du XIXe siècle. Ce lavoir central était alimenté par tous les puits du bassin. Le charbon arrivait soit par convoyeurs à bandes, soit par wagons. Il repartait ensuite par trains, par voies terrestres ou par péniches. D’où une position idéale en bord de canal, près de la gare et de la centrale thermique, alimentée par les schlamms récupérés lors de la séparation densimétrique. « Lors du passage dans l’eau, le charbon flotte, les schistes plongent et les mixtes récupérés pour la centrale, restent au milieu. »

C’est le Département de prévention et sécurité minière qui est chargé de la protection du lavoir des Chavannes. Une tâche pas toujours aisée.
Ce qui est sûr, c’est que ça ne peut pas rester comme ça », affirme Dominique Hehn, employé du Département de prévention et de sécurité minière (DPSM), à propos du lavoir des Chavannes. Érosion du béton, rouille des caillebotis, trous dans le sol qui s’élargissent petit à petit…
« Même si les murs sont relativement sains, certaines parties sont soumises aux intempéries », précise Georges Vigneron, le directeur adjoint du DPSM. Il ajoute : « Ils ont aussi beaucoup souffert d’avoir été soumis à l’eau et aux vibrations. » C’est pourquoi il tire la sonnette d’alarme. « À force que des gens prennent le risque d’y pénétrer, il y aura un jour un accident. »
Le site reçoit fréquemment de la visite alors que l’accès est interdit. Il a d’ailleurs été pillé à de nombreuses reprises. Que ce soit des énormes poids de métal jusqu’au cuivre des installations électriques, énormément de matériaux ont été subtilisés. Si ces actes ont diminué, les promeneurs sont encore nombreux.
Dominique Hehn vient régulièrement à Montceau pour faire un état des lieux. Il fait entre autres le tour des grillages de protection. « Il est arrivé qu’un véhicule passe au travers. » Il rend à chaque fois compte des dégradations au DPSM qui se charge des réparations. « C’est un budget de près de 40 000 euros par an. » Aux protections habituelles, des panneaux “danger de mort” vont bientôt être ajoutés afin de bien faire comprendre que le lieu n’est pas un terrain de jeu.
Dominique Hehn doit également surveiller l’état des bâtiments. Il n’est pas rare que lors de ses inspections, il découvre un nouveau graffiti. Ce vendredi, il a même aperçu des pierres entourant un tas de cendres. Preuve que certains ont fait un feu. Ce qui relève de l’inconscience, lorsque l’on sait que tout l’environnement est imprégné par le charbon.
Autre risque non négligeable pris par les squatteurs, celui d’avoir des ennuis avec la justice. Georges Vigneron rappelle : « Il s’agit d’une propriété privée. En cas d’effraction, nous déposons une main courante. » D’autre part, la police montcellienne reste vigilante et intervient inopinément.
Le principal danger à s’aventurer dans le lavoir reste celui lié à la friabilité des sols. L’édifice s’élevant à plus d’une cinquantaine de mètres, sur des étages séparés de parfois 10 m, il est des endroits où une chute serait mortelle. Des plaques et des objets métalliques, menacent aussi de se décrocher. Dominique Hehn garde d’ailleurs toujours son casque vissé sur la tête. Et même s’il connaît chaque recoin du lieu, il parcourt toujours les allées avec une extrême prudence, et particulièrement au niveau de certains passages qu’il sait près de s’effondrer.
Le 07/10/2013 à 05:00 | Thomas Borjon - JSL Montceau

MONTCEAU-LES-MINES (Saône-et-Loire)
De notre envoyé spécial
«Voilà le monstre ! » Georges Vigneron est chargé pour le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM) de veiller sur le lavoir à charbon des Chavannes, situé à quelques encablures de Montceau-les-Mines. Laissé à l’abandon depuis sa fermeture il y a quinze ans, le bâtiment fascine.
Le colosse fait trente-cinq mètres de haut et occupe plus d’un hectare, explique l’ingénieur. Après une longue série de projets de reconversion avortés, l’immense usine, vestige de l’histoire du charbon dans la région, devrait bientôt être détruite.
À sa mise en service en 1927, l’usine de tri du charbon est la plus grande et la plus moderne d’Europe. Ses huit lignes de tri tournent 24 heures sur 24 et permettent de calibrer 1 000 tonnes de brut par heure. Après la séparation entre la houille et les déchets de schiste, le charbon est versé directement dans des péniches ou des wagons garés sous le bâtiment, avant d’être envoyé dans toute la France.
La dernière ligne de nettoyage et de triage du charbon s’arrête le 26 novembre 1999. Les gisements de houille se sont taris. Le bâtiment, géant de béton, de brique et de tôle, n’a plus de raison d’être. Propriétaire des lieux, la compagnie des Charbonnages de France projette de le détruire.
Les chevalets des mines aux alentours ont déjà tous été démantelés, sans que cela suscite une grande émotion. «La mine était alors associée aux difficultés du métier, aux accidents, raconte René Janniaud, ancien mineur et cofondateur du Musée de la mine de Blanzy.  À l’arrêt de l’exploitation, les gens du coin ont simplement voulu tourner la page.»
À sa fermeture, le lavoir est donc l’un des derniers témoignages de la riche histoire de la mine, entamée en Bourgogne dès le XVIe  siècle. Conscient de l’importance de ce patrimoine, l’Écomusée du Creusot commande une étude sur la sauvegarde du lieu.
Le lavoir des Chavannes est inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en octobre 2000 en raison «de sa représentativité (…) en particulier des procédés de traitement centralisés du charbon et donc de son gigantisme».
Officiels et élus sortent enthousiastes des visites du lieu, raconte Georges Vigneron. La vaste usine continue à fasciner, la personnalité du lieu abandonné est marquante, le potentiel réel. Le bâtiment principal est tellement vaste qu’il pourrait contenir l’une des abbayes cisterciennes voisines.
Les machines, encore noires des poussières de charbon, sont toujours graissées et semblent pouvoir être réactivées à tout moment. De fines poutrelles de fer et des tapis roulants, certains encore chargés de charbon, font le lien entre les quatre étages. « Jojo », « François », « Doudou » : les noms inscrits à la craie sur les casiers des ouvriers recouverts de toiles d’araignée sont toujours visibles.
Sur un établi, une petite Vierge de Lourdes oubliée là prend la poussière. Mais pas de miracle pour le lavoir, malgré l’intérêt des politiques et des historiens du patrimoine, aucun des projets de reconversion n’aboutit. Faute de réelle volonté. Et surtout d’argent.
Un premier projet d’ouverture au public voit le jour peu après la fermeture. Les anciens ouvriers seraient mis à contribution pour faire visiter le lieu, encore en bon état. Mais peu de touristes passent par cette partie de la Bourgogne industrielle. Le projet est finalement abandonné en 2000.
Deux ans plus tard, un cabinet néerlandais propose la végétalisation du lavoir. Un parcours aux abords du mastodonte est prévu pour présenter au public le fonctionnement de l’usine, qui serait laissée à l’abandon et détruite progressivement par les effets du temps, à l’image d’une ruine antique. «Ce principe de “friche contrôlée” est déjà appliqué avec succès dans la Ruhr», explique l’historienne Florence Hachez-Leroy. Mais au Creusot, les cinq millions d’euros nécessaires à ces aménagements a minima ne seront jamais débloqués.
Aujourd’hui, «c’est un désastre, le bâtiment a été vandalisé et pillé, les carreaux des vitres sont cassés. Préserver le lavoir dans cet état, c’est devenu illusoire», se désole René Janniaud. Après avoir résisté pendant près de quatre-vingt-dix ans aux vibrations des tamis et aux poussières de charbon, le lavoir des Chavannes se détériore.
La friche est devenue avec le temps la cible des revendeurs de cuivre et de ferraille. Des tagueurs et des aventuriers visitent aussi le site, malgré l’interdiction et le danger, réel, à s’y balader. Des tôles du toit se sont envolées. Au milieu des machines, des plantes poussent. Certains planchers pourrissent.
Le projet présenté par Michaël Vottero, conservateur des monuments historiques, dans la revue L’Archéologie industrielle en France, pourrait être le dernier. Il s’agit, après avoir réalisé une étude documentaire et archéologique «la plus poussée possible», de «déconstruire» le site. Une option qui reviendrait à l’«euthanasier», estime l’historien Bernard André dans les pages de la même revue. «L’expression de “friche contrôlée” signifiait qu’on ne ferait rien pour empêcher une inexorable dégradation des lieux par le temps, juste un accompagnement thérapeutique, écrit le spécialiste.  Finalement, on précipite sa fin par une euthanasie en bonne et due forme.»

ARCHÉOLOGIE INDUSTRIELLE
Faut-il, au même titre que la basilique de Vézelay ou le château de Versailles, chercher à protéger de vieilles usines et les inscrire à l’inventaire des monuments historiques ? C’est ce que pensent la plupart des chercheurs du Cilac (Comité d’information et de liaison pour l’archéologie, l’étude et la mise en valeur du patrimoine industriel), fondé en 1979.
Le Cilac est le co-organisateur d’un important congrès qui réunira les spécialistes du monde entier à Lille du 6 au 11 septembre 2015. Le thème : «Le patrimoine industriel au XXIe  siècle, nouveaux défis».
Julien Duriez/ http://www.la-croix.com/Actualite  24/8/14 - 14 H 08

Le Lavoir des Chavannes à Montceau-les-Mines

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Publié le 3 Mai 2015

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Usines désaffectées
Usines désaffectées
Usines désaffectées
Usines désaffectées
Usines désaffectées
Usines désaffectées
Usines désaffectées
Usines désaffectées
Usines désaffectées
Usines désaffectées
Usines désaffectées

J’avais oublié toutes ces USINES de la région, tous ces « Beaubourg » cachés. C’est un peu comme la disparition des allumeurs de réverbères ! On peut s’en plaindre ou s’en réjouir : d’autres métiers sont apparus, le chômage aussi…Dans 40 ans, quelles seront les images collectées par les VEILLEURS DE MEMOIRE penchés sur les années 2015? Les migrants noyés en Méditerranée ? Les terrils de cartes-mères ou réseau de nos ordinateurs et consorts ?
On parlait de cadences infernales, hier. Aujourd’hui, on dit STRESS. Demain, quel mot viendra désigner les pénibilités d’un système ouvrier encore inconnu ?
Restera la beauté de nos humaines constructions, vives ou mortes.

Michèle Broune de la Pisserotte

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