Cartes Postales Semi-Modernes CPSM - Etude Christane Bondoux

Publié le 24 Mars 2019

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Les années 50 voient apparaître l'époque des cartes brillantes à bords dentelés et un nouveau format, 10,5 x 15.. On parle de CPSM, transition entre les CPA (cartes postales anciennes) et les CPM (cartes postales modernes). Pour donner un rendu brillant aux cartes, on procède au glaçage (le papier est passé en pression contre un cylindre à haute température). La découpe se fait « à la mitrailleuse » (bords crantés) et sera abandonnée en 1967 par le massicot électrique.
 

Le procédé utilisé est un procédé photographique appelé le bromure. Déjà utilisé au début du XXème siècle de façon artisanale pour les cartes photos à faible tirage, le bromure l'est maintenant de façon industrielle. Les cartes portaient au verso la mention « photo véritable » ou « tirage au bromure » pour bien se distinguer des autres éditeurs. Leur conservation s’avère plus délicate que les cartes en phototypie. Elles seront souvent détruites ou jetées contrairement à la CPA.

Pour que les cartes postales semi-modernes ne se démodent pas trop sur les présentoirs, et puissent être vendues pendant plusieurs années, on évite personnages et voitures sur les clichés qui ont fait d’ailleurs la richesse des CPA animées. Cette tendance aura pour conséquence de rendre moins vivantes les rues des villages et des villes.

Carte écrite en 1954. Vue aérienne sur le quartier de la gare, éditeur Combier

Carte écrite en 1954. Vue aérienne sur le quartier de la gare, éditeur Combier

Fourchambault, vue aérienne sur la mairie, photographie véritable. CPSM à bords dentelés, 1957

Fourchambault, vue aérienne sur la mairie, photographie véritable. CPSM à bords dentelés, 1957

CIM - Combier Imprimeur Mâcon - Editions Aériennes COMBIER IMP. MACON

L'entreprise atteint son apogée dans les années 60 avec plus de 80 millions de cartes postales par an. L'entreprise Cim cesse toute activité en 1982.
 

Jean-Marie Combier, 1891-1968

C'est à l'âge de 15 ans qu'il débute la prise de vues photographiques. En 1908, son travail est récompensé par un premier prix. À la même époque il débute dans le métier en créant un petit laboratoire photographique au village de La Clayette et en faisant imprimer ses tirages au format carte postale par l'imprimerie H. Romand de Mâcon.

Courant 1914, il s'installe à Mâcon pour y créer une entreprise spécialisée dans la publication de cartes postales et la photographie scolaire. Dès 1919, il achète des presses phototypiques et en 1922 il emménage au 4 rue Agut où il développe une entreprise d'imprimerie au rayonnement national. C'est en 1935 qu'il crée la marque CIM et achète de nouveaux locaux à Crottet dans l'Ain où il développera les procédés photo-mécaniques dont le tirage au bromure.

La Nationale 7 à Plagny

La Nationale 7 à Plagny

Les vues aériennes sont très en vogue notamment avec l'éditeur Combier de Mâcon.

Le principal concurrent aux éditons Combier pour les vues aériennes furent les éditions Lapie à St-Maur.

Jean Combier possédait ses propres avions. Les campagnes de prises de vues se déroulaient de mai à septembre. La production des cartes à vues aériennes a été stoppée pour des raisons de sécurité et le survol des localités à basse altitude fut interdit.

 

La photographie en couleurs n’est apparue qu’au début du XXème siècle. Elle se développe que lentement et dans les années 50 il est encore difficile d’obtenir de bons résultats à coûts peu élevés.

La carte postale couleur apparaît avec la colorisation dite au pochoir.

A partir d’un tirage noir et blanc, on utilise la colorisation qui recrée manuellement l’illusion de la couleur. Ce sont les femmes qui exécutent ce travail dont l’habileté et la minutie sont importantes.

Dans l’atelier des « Pompons », les opératrices utilisent trois pochoirs de trois couleurs (jaune, rouge et bleu) reportées sur une planche de 9 cartes tirées au bromure. Les planches sont coloriées à la main avec des tampons encreurs d’où le surnom de « pompon » donné aux opératrices.

Nevers, place Carnot vers 1951, photo véritable, colorisée au pochoir. Éditeur Cim

Nevers, place Carnot vers 1951, photo véritable, colorisée au pochoir. Éditeur Cim

Nevers, vue aérienne sur les Montots, éditions Combier

Nevers, vue aérienne sur les Montots, éditions Combier

« En avion au-dessus de Garchizy, Éditions Lapie, véritable photo au bromure »

« En avion au-dessus de Garchizy, Éditions Lapie, véritable photo au bromure »

A partir des années 60 l’impression offset fait son apparition. Inventé en 1904, ce procédé ne sera appliqué que massivement à partir des années 60-70.

Pendant de nombreuses années, les collectionneurs ont boudé les CPSM, sans doute à tort, car pour des localités de petites et moyennes importance, elles constituaient un excellent témoignage de la modification ou de l’extension du paysage, voire de son urbanisation. Les cartes semi-modernes seront souvent détruites ou jetées ce qui explique qu’elles sont plus rares que les CPA.

L’atelier des « pompons » au cours des années 50. L’élite féminine de l’entreprise » (Un siècle de cartes postales, CIM Combier Imprimeur Mâcon, éditions Alternatives)

L’atelier des « pompons » au cours des années 50. L’élite féminine de l’entreprise » (Un siècle de cartes postales, CIM Combier Imprimeur Mâcon, éditions Alternatives)

Rédigé par education-programme

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M
J'ai apprécié l'article de Christiane Bondoux bien documenté. J'aimerai avoir son contact, en vue de projet de film sur le Fonds Combier.<br /> Merci d'avance <br /> <br /> -- envoyé par Combier Marc ( numedit@wanadoo.fr ) <br /> <br /> Vous pouvez répondre à son message en écrivant à numedit@wanadoo.fr depuis votre application mail.
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