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C’est officiel. Le parc Saint-Léger, à Pougues-les-Eaux, a été vendu par le conseil départemental à la commune. La destination du site n’a pas été définie. Les élus ont plusieurs pistes mais ne se sont pas encore décidés.
Il avait été acquis par le conseil départemental en 1976. Le parc Saint-Léger à Pougues-les-Eaux a officiellement été vendu à la commune lundi 14 juin. Pour la somme de 600.000 €. Jusque-là, le parc appartenait au département (sauf le bâtiment du casino à l’entrée) et était géré conjointement par le département et la commune. Désormais, la ville en prend entièrement possession.
Le centre d’art contemporain quittera le site fin juillet. À partir de là, la ville devra trouver une nouvelle vocation au parc. Lieu dédié à la fête, au tourisme, à la santé ? Que fera la ville de ce site ?
« Nous avons des idées, mais on ne veut pas louper quelque chose. On préfère ne pas donner nos idées, pour que l’on parte d’une page vierge », explique Sylvie Cantrel. Elle ne veut pas orienter la destination du lieu et veut consulter un ou deux cabinets travaillant dans l’événementiel ainsi que des acteurs privés comme le groupe Tranchant, propriétaire du casino, et des organismes publics et collectivités comme Nièvre aménagement ou le département.
Le parc qui est, selon le maire, un lieu de détente avec des espaces destinés aux enfants, pourra en complément du Centre-Expo de Nevers et de la ferme du Marault à Magny-Cours, être utilisé comme lieu d’exposition et d’animation à ciel ouvert pour des manifestations d’ampleur nationale.
Jenny Pierre / lejdc.fr
Pour sa dernière exposition sur le site, le Parc Saint-Léger proposait une restitution des résidences de Virgile Fraisse et Marjolaine Turpin. Pour l'occasion, Marjolaine Turpin avait décidé d'inviter Samira Ahmadi Ghotbi à expérimenter un travail en commun. Pour leurs recherches, toutes les deux portent une attention aux détails qui habituellement échappent au regard, une observation minutieuse qui tourne autour de l'appropriation et de la capture.
Intitulée La Visée, leur installation met en scène un monumental tissage de cire d'abeille et de fil de coton suspendu à une poutre, une œuvre qui réunit les pratiques de Samira Ahmadi Ghotbi sur le monde animal et l'utilisation, par Marjolaine Turpin, de matières naturelles. L'œuvre fait penser à un filet de chasse à mi-chemin entre le piège et le nid.
Samira Ahmadi Ghotbi proposait aussi la lecture performée d'un texte sur le premier jardin persan visité par l'artiste et qui n'est plus aujourd'hui qu'un désert. N'ayant pu le reproduire en peinture, elle a choisi de le transposer avec des mots qui évoquent son échec de la peinture.
Ouverture, du mercredi au dimanche, de 14 h à 18 h, jusqu'au dimanche 4 juillet
Le Centre d'art contemporain, outre l'ancienne usine d'embouteillage qui lui était exclusivement réservée, avait la fâcheuse tendance d'esseiner ailleurs dans le Parc Saint-Léger. L'invraisemblable panneau publicitaire noir mat, mais sans publicité, vient enfin d'être retiré, on ne s'en plaindra pas !
Le centre d'art contemporain affectionne les suspensions mais il reste toujours sous étroite surveillance
Les locaux du Centre - Gentilhommière et ex-usine d'embouteillage - restent en bon état mais sans entretien et après quelques années le seront-ils encore ?
L'état du Pavillon des Sources est acceptable, ce qui n'est hélas pas le cas de l'établissement thermal des bains
Vers une reconversion, des expositions mais pas seulement ?
Redonner vie au parc thermal Saint-Léger afin d'en faire un véritable lieu attractif, en lien notamment avec la promenade de Bellevue actuellement en cours d'aménagement, semble essentiel.
Cette action aura également pour avantage de positionner le parc thermal comme une porte d’entrée verte vers un circuit touristique, avec découverte des sources et des loisirs proposés par le Casino et l'ensemble camping-omnisports déjà existants.
Le parc Saint-Léger de demain, avec une mise en valeur non seulement des sources mais aussi des structures des vénérables serres, sans oublier les sentiers bucoliques de Priez, conjuguera la nécessaire restauration du patrimoine historique avec la réalisation au sein de l’ancien Casino d’un lieu d'études, d'un musée du thermalisme et des jeux ou de tout autre destination digne.
Mais ce projet qui devra être étudié avec attention nécessite qu’un accord soit trouvé entre le Groupe Tranchant et les collectivités locales. En outre, l'intervention financière de l’État, comme ce fut le cas pour le Centre d'art, paraît des plus souhaitable...
En allant à Priez, de remarquables paysages
Quel avenir pour le parc thermal de Pougues-les-Eaux ?
Les propositions du cabinet Lestoux et associés :
Quatre scénarii ont été dessinés : un espace récréatif et ludique, tourné vers le tourisme ; un espace événementiel dans lequel il se passe toujours quelque chose ; un espace bien-être s'appuyant sur l'image thermale associée au lieu ; un lieu de vie conçu comme une agriculture urbaine intégrant des jeux pour les enfants.
David Lestoux a illustré ses propositions avec des exemples concrets qui ont pu voir le jour ailleurs. Mais il a insisté sur un point : il faut absolument choisir un positionnement pour définir une logique d'ensemble. Tous les scénarii ne peuvent être mixés sinon la ville perdra son identité. Il est indispensable de trouver un fil rouge et voir loin pour définir le court terme.
Plusieurs interventions dans l'assistance pouguoise ont néanmoins insisté sur l'image thermale de la commune. L'eau pourrait ainsi être un vecteur de réhabilitation et serait peut-être la thématique centrale.
dlestoux@lestoux-associes.com